Je raconte que les Antilles sont pillées par la métropole
Que mon Africa est bien trop forte
Et que la flicaille est souvent négrophobe
Sur le boulevard de la vie, je suis dans l'angle mort
Un nègre qui les défie est un nègre mort
Depuis le bruit et l'odeur je sens que je dérange la France
Je fais un tour chez Guerlain, je mets du parfum de violence
Quelle arrogance, quelle insolence
Comme Sarkozy à Dakar, je choque l'assistance
La vie, donc. La vie, au risque de la perdre en son nom. Rosa, depuis sa prison: « La fraternité universelle des travailleurs est pour moi ce qu'il y a de plus haut et de plus sacré sur terre, c'est mon étoile, mon idéal, ma patrie, je préférerais renoncer à la vie plutôt que d'être infidèle à cet idéal.» Ce romantisme révolutionnaire n'est en rien une naïveté, mais bien plutôt une droiture. Façon, tout simplement, de prendre au sérieux ce que l'on affirme et défend, par la parole ou par l'écriture. Les écrits épistoliers de la prisonnière Rosa Luxemburg ont ceci d'irremplaçable qu'ils donnent à voir et à comprendre la vérité de cette forme d'engagement total pour la cause des opprimés, des exploités et des démunis, à rebours des vulgates conservatrices qui, proliférant de nos jours telle fumier sur les décombres du communisme réel, assimilent ces choix de vie à des folies criminelles.
Edwy Plenel introduction à "Lettres de Rosa Luxemburg, Rosa, la vie"
A Louise Kautsky
La vie joue éternellement à cache-cache avec moi. J'ai toujours le sentiment qu'elle n'est pas en moi, là où je suis, mais quelque part au loin.
p 36
A Louise Kautsky
Mais il faut bien pourtant que j'aie quelqu'un pour me croire quand je dis que si je virevolte dans le tourbillon de l'Histoire, c'est par erreur, et qu'au fond, je suis faite pour garder les oies. Tu dois me croire, tu m'entends ?
Et puis, je ne suis absolument pas d'accord quand tu m'écris sur un ton résigné que tu ne peux rien être pour moi. Mais si, tu es et tu dois être ... le port (excusez du peu !) où je peux courir me réfugier de temps à autre, quand le diable vient me chercher en catimini, pour que nous puissions bavarder et rire ensemble, et écouter Hans nous jouer les Noces de Figaro.
P 56
A Hans Diefenbach
Donc, attendez-vous à tout ! Je ne sais pas du tout ce que je vais devenir; je suis, vous le savez, une terre aux possibilités illimitées.
[…]
Et puis, ma compassion, comme mon amitié, ont des limites très claires: elles s'arrêtent à l'endroit exact où commence la bassesse. Mes amis se doivent de faire les choses bien, dans leur vie publique, et dans leur vie privée, y compris la vie très privée. Clamer publiquement de grandes phrases sur
la « liberté de l'individu », et dans le privé, obéir à la démence d'une passion et aliéner l'âme d'un homme - je ne le comprends pas, et je ne le pardonne pas.
P 74 - 75
A Mathilde Wurm
Te souviens-tu de ces lignes au dos de l'ouvrage du grand État-major qui relatait la campagne de von Trotha dans le Kalahari ? « Et les râles des agonisants, les cris de démence des hommes qui mouraient de soif se perdaient dans le silence sublime de l'immensité. » Oh! Ce « silence sublime de l'immensité», où tant de cris se perdent sans avoir été jamais entendus, résonne en moi si fort qu'il n'y a pas dans mon coeur un petit coin spécial pour le ghetto: je me sens chez moi dans le monde entier, partout où il y a des nuages, des oiseaux et les larmes des hommes.
P 104 – 105
A Hans Diefenbach
D'ailleurs, tout serait beaucoup plus facile à vivre si je n'oubliais pas le commandement que je m'étais fixé dans la vie: l'essentiel est d'être quelqu'un de bon. Si on est bon, juste bon, tout se résout et se tient, et c'est bien mieux que toute l'intelligence et l'obstination du monde.
P 111
A Louise Kautsky
Et puis surtout, les nuages ! Quelle inépuisable source de ravissement pour deux yeux humains! Hier, samedi, dans l'après-midi, aux environs de cinq heures, j'étais appuyée à ma clôture de fil de fer qui sépare le petit jardin du reste de la cour, et je me faisais chauffer le dos au soleil en regardant vers l'est. Sur le fond bleu pâle du ciel s'élevait une montagne de nuages d'un gris très tendre, sur laquelle planait une faible lueur rosée; on aurait dit un monde très lointain où régnaient une paix, une douceur, une délicatesse infinies. C'était comme un sourire léger, comme un vague et beau souvenir d'une jeunesse lointaine, ou comme certains matins, quand on se réveille avec la délicieuse sensation d'avoir rêvé quelque chose de très beau sans arriver à se rappeler ce que c'était.
P 129
https://blogs.mediapart.fr/edwy-plenel/blog/290909/rosa-luxemburg-vivante
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Crédits : Musée mémorial de Marina Tsvetaeva à Moscou, 6/1 rue Boris et Gleb
https://www.erudit.org/fr/revues/spirale/2006-n208-spirale1059430/17845ac.pdf
"J'aime Marina, ma mère d'un amour qui n'a rien de filial [...]
Comme je vous aime, vous êtes ma vie [...]
En réalité, durant toute ma vie, je n'ai eu qu'un seul amour, elle [...]
"Chaque jour j’appelle à l’aide un miracle
qui me ramène dans le monde des vivants"
Touroukhansk, 8 novembre 1952.
«Notre révolution n’aura de valeur que si, en regardant derrière nous, en regardant à nos côtés et en regardant devant nous, nous pouvons dire que les Burkinabés sont, grâce à elle, un peu plus heureux. Parce qu’ils ont de l’eau saine à boire, parce qu’ils ont une alimentation abondante, suffisante, parce qu’ils ont une santé resplendissante, parce qu’ils ont l’éducation, parce qu’ils ont des logements décents, parce qu’ils sont mieux vêtus, parce qu’ils ont droit aux loisirs ; parce qu’ils ont l’occasion de jouir de plus de liberté, de plus de démocratie, de plus de dignité. (...) La révolution, c’est le bonheur. Sans le bonheur, nous ne pouvons pas parler de succès . »
C’est ainsi que Thomas Sankara, président du Burkina Faso, définissait le sens de son action, treize jours avant le coup d’Etat du 15 octobre 1987 au cours duquel il devait être assassiné.
Discours prononcé à Tenkodogo le 2 octobre 1987.
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Thomas Sankara - La patrie ou la mort, nous vaincrons
Thomas Sankara, né le 21 décembre 1949 à Yako en Haute-Volta et mort assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou au Burkina Faso, est un homme d'État anti-impérialiste, panafricaniste et ...
"Nous voulons une société sans classes; sans exploités ni exploiteurs.
Il ne faut plus supporter l'injustice; Il faut se révolter et se battre pour
la liberté; la justice et la dignité. Nous portons en nous un monde nouveau
plein de grandes espérances.
Les ruines ne nous font pas peur car nous avons de nos mains
tout construit : palais e églises, routes et ponts; nous les détruirons,
s'il le faut; pour reconstruire un monde plus beau.»
Buenaventura Durruti (1896-1936), à la veille de sa mort
sur le front de Madrid le 19 novembre 1936. Propos tenus
à Pierre Van Paasen, et publié par The Star, journal de
Toronto, en septembre 1936
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La masse dit Freud, n'est "excitée que par des stimuli excessifs. Celui qui veut agir sur elle n'a pas besoin de composer logiquement ses arguments, il lui faut utiliser les images les plus fortes pour peindre, exagérer et répéter sans arrêt la même chose".
p 73 "politique de l'inimitié" Achille Mbembe
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"Manufacture du consentement" expression de Noam Chomsky
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