La vérité n'a son plein sens qu'au terme d'une polémique.
Il ne saurait y avoir de vérité première.
Il n'y a que des erreurs premières.
La vérité n'a son plein sens qu'au terme d'une polémique.
Il ne saurait y avoir de vérité première.
Il n'y a que des erreurs premières.
la défense de l'universalisme opposée aux groupes
dominés, sous prétexte de crainte de communautarisme,
est en fait une défense de l'accaparement de l'universel par
une catégorie très spécifique de la population, les hommes
blancs;
cette résistance à la protestation des groupes exclus,
qui prend la forme en France de l'invocation des grands principes,
et utilise donc la doctrine des droits humains contre
eux-mêmes, n'est pas sans effet sur la forme que prennent
les revendications des exclus de la citoyenneté, dont les femmes.
L'incapacité des groupes dominants de comprendre que
le temps est venu d'abandonner leur monopole de l'universel,
leur refus d'accéder à a demande des exclus de créer
un universel vrai, c'est-à-dire incluant, sont responsables
d'une situation extrêmement conflictuelle qui peut conduire
au démantèlement de la forme républicaine. En effet, ayant
frappé sans succès à la porte de la maison qu'on leur a dit
commune, les groupes dominés, devant la réponse qui leur
est faite que cette maison n'est pas la leur, et qu'ils ne peuvent
y entrer qu'en invités, finiront par abandonner ce lieu à
ceux qui s'en disent les seuls légitimes propriétaires, et par
aller voir ailleurs: justement du côté du chiffon rouge que les
dominants agitent devant toute protestation, du côté du
«communautarisme» ou du séparatisme; et de toutes façons,
dans une voie parallèle qui ne sera bonne ni pour eux ni pour le
reste de la nation.
Sigmund Freud :
" La conscience est la conséquence
du renoncement aux pulsions "
Pour Freud, c’est d’abord une expérience très sensible qui lui arrive en 1914 dans une église à Rome. Freud est confronté au Moïse de Michel Ange, et c’est un choc. C’est un choc dont il ne va pas se remettre.
Il va revenir tous les jours pour voir cette statue. Il va écrire un article la dessus, d’abord un article anonyme, c’est vous dire combien il y a eu un ébranlement… et en 1924 il va revendiquer cet enfant illégitime comme il le dira lui-même de la psychanalyse. Qu’est-ce qui s’est passé ?
En face de cette statue, Freud a eu une "illumination" dans le sens où il a saisi que la posture que Michel Ange avait donné à sa statue, n’est pas la posture d’un Moïse qui va casser les Tables de la Loi, mais au contraire un Moïse qui contient sa fureur, sa violence (…) le passage d’un Moïse pulsionnel à un Moïse spirituel.
Et c’est ça la question pour un psychanalyste : comment faire avec la violence ? Comment pouvoir remanier la pulsion ? Il ne s’agit pas de réprimer la pulsion, quand on réprime une pulsion on la retourne contre soi, on se fait mal et on finit par faire mal aux autres.
Quand on remanie une pulsion, on est capable d’accompagner le mouvement en pulsionnel, non pas vers l’objet pour le posséder, voir le détruire, mais au contraire pour aller dans une autre direction, autrement dit la force est mise au service d’autre chose et on passe à une dimension spirituelle, alors qu’on était enfermé dans une dimension psychique et réelle.
Jean-Michel Hirt
"Ce qui fait de l’espérance un plaisir si intense, c’est que l’avenir, dont nous disposons à notre gré, nous apparaît en même temps sous une multitude de formes, également souriantes, également possibles. Même si la plus désirée d’entre elles se réalise, il faudra faire le sacrifice des autres, et nous aurons beaucoup perdu. L’idée de l’avenir, grosse d’une infinité de possibles, est donc plus féconde que l’avenir lui-même, et c’est pourquoi l’on trouve plus de charme à l’espérance qu’à la possession, au rêve qu’à la réalité."
Henri BERGSON
Chaque fois que nous sommes portés à qualifier une culture humaine d'inerte ou de stationnaire, nous devons donc nous demander si cet immobilisme apparent ne résulte pas de l'ignorance où nous sommes de ses intérêts véritables, conscients ou inconscients, et si, ayant des critères différents des nôtres, cette culture n'est pas, à notre égard, victime de la même illusion. Autrement dit, nous nous apparaîtrions l'un à l'autre comme dépourvus d'intérêt, tout simplement parce que nous ne nous ressemblons pas.
P 398
la perspective ethnocentrique dans laquelle nous nous plaçons toujours pour évaluer une culture différente. Nous considérerions ainsi comme cumulative toute culture qui se développerait dans un sens analogue à la nôtre, c'est-à-dire dont le développement serait doté pour nous de signification. Tandis que les autres cultures nous apparaîtraient stationnaires, non pas nécessairement parce qu'elles le sont, mais parce que leur ligne de développement ne signifie rien pour nous, n'est pas mesurable dans les termes du système de références que nous utilisons
p 395 – 396
se garder, sans doute, d'un particularisme aveugle qui tendrait à réserver le privilège de l'humanité à une race, une culture ou une société; mais aussi de ne jamais oublier qu'aucune fraction de l'humanité ne dispose de formules applicables à l'ensemble, et qu'une humanité confondue dans un genre de vie unique est inconcevable, parce que ce serait une humanité ossifiée.
P 420
l'humanité est riche de possibilités imprévues dont chacune, quand elle apparaîtra, frappera toujours les hommes de stupeur;
p 421
Nous avons, au contraire, cherché à montrer gue la véritable contribution des cultures ne consiste pas dans la liste de leurs invention particulières, mais dans l'écart différentiel qu'elles offrent entre elles.
P 417
Il n'y a donc pas de société cumulative en soi et par soi. L'histoire cumulative n'est pas la propriété de certaines races ou de certaines cultures qui se distingueraient ainsi des autres. Elle résulte de leur conduite plutôt que de leur nature. Elle exprime une certaine modalité d'existence des cultures qui n'est autre que leur manière d'être ensemble. […]
L'exclusive fatalité, l'unique tare qui puissent affliger un groupe humain et l'empêcher de réaliser pleinement sa nature, c'est d'être seul.
P 415
Louverture de la notion d'humain à une redéfinition future est une
donnée nécessaire au projet politique critique du mouvement international
pour les droits humains. On voit l'importance de cette ouverture
lorsque la notion même de l'humain est présupposée, quand elle
est définie à l'avance en des termes clairement occidentaux, très souvent
américains et de ce fait partiels et locaux. Le paradoxe est le suivant:
l'humain qui constitue le fondement des droits humains est déjà connu,
déjà défini alors qu'il est supposé être la base d'un système de droits et
de devoirs dont la portée est mondiale. Le passage du local à l'international
est une question majeure pour la politique internationale,
mais elle prend une forme spécifique pour le féminisme international.
Je voudrais vous suggérer qu'une conception anti-impérialisre, ou tout
au moins non impérialiste des droits humains internationaux doit
remettre en question ce qu'« humain» signifie et doit apprendre de ces
différentes définitions selon les espaces culturels. Les conceptions locales
de ce qui est « humain» ou même de ce que sont les conditions et les
besoins fondamentaux de la vie humaine doivent donc être soumis à une
réinterprétation, puisque la définition de l'humain varie en fonction des
contextes historiques et culturels dans lesquels l'humain est défini
différemment ou resignifié et où la définition de ses besoins et donc de
ses droits fondamentaux est elle aussi différente.
p 252
Tel est l'avantage que j'espère des Confessions,
où je vais me peindre, non tel que je fus,
mais tel que je suis.
p 205
Nul homme ne sait ce qui se passe dans l'homme,
si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui.
p 203
Il y a cependant dans l'homme des choses que l'esprit même
de l'homme, qui est en lui, ne sait pas.
p 206
C'est en moi-même que se fait tout cela, dans l'immense palais
de ma mémoire. C'est là que j'ai à mes ordres le ciel, la terre, la mer
et toutes les sensations que j'ai pu éprouver, sauf celles que j'ai oubliées;
C'est là que je me rencontre moi-même, que je me souviens de moi-même...
p 211
Les confessions - Saint Augustin - Alcor - Le blog de Roderick
Les hommes s'en vont admirer les cimes des montagnes, les vagues énormes de la mer, le large cours des fleuves, les côtes de l'Océan, les révolutions des astres, et ils se détournent d'eux-mê...
http://alcor.over-blog.fr/2015/05/les-confessions-saint-augustin.html
La haine de l'Occident et de tout ce qu'il représente provient non pas de ce que son esprit est vraiment étranger à ces peuples, non pas de ce qu'ils s'opposent réellement au « progrès» que, au contraire, nous incarnerions, mais de ce que l'esprit concurrentiel leur est aussi familier qu'à nous-mêmes. Loin de se détourner vraiment de l'Occident, ils ne peuvent pas s'empêcher de l'imiter, d'adopter ses valeurs sans se l'avouer à eux-mêmes et ils sont tout aussi dévorés que nous le sommes par l'idéologie de la réussite individuelle ou collective.
Cette conception rivalitaire que notre exemple impose à la planète ne peut pas faire de nous des vainqueurs sans faire en d'autres lieux d'innombrables vaincus, d'innombrables victimes. Il ne faut donc pas s'étonner si cette idéologie produit dans le tiers-monde des réactions très différentes de celles qu'elle produit chez les vainqueurs.
Elle produit avant tout un désir brûlant de briser une fois pour toutes le ressort de la défaite personnelle et nationale, l'énorme machine concurrentielle que sont devenus les États-Unis, suivis de près par l'Occident dans son ensemble. Les hommes sont exposés à une contagion violente qui débouche souvent sur des cycles de vengeance, des violences en chaîne qui sont toutes semblables de toute évidence parce qu'elles s'imitent toutes, C'est pourquoi je dis: le vrai secret du conflit et de la violence, c'est l'imitation désirante, le désir mimétique et les rivalités féroces qu'ils engendrent. (...)
Dans le monde où nous vivons, toujours menacé par sa propre violence désormais, (...) dans un univers vraiment globalisé, le renoncement aux escalades violentes va forcément devenir (...) la condition sine qua non de la survie.
Extraits de « Violence et réciprocité », in « Celui par qui le scandale "