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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 17:59

 

 

 

La haine de l'Occident et de tout ce qu'il représente provient non pas de ce que son esprit est vraiment étranger à ces peuples, non pas de ce qu'ils s'opposent réellement au « progrès» que, au contraire, nous incarnerions, mais de ce que l'esprit concurrentiel leur est aussi familier qu'à nous-mêmes. Loin de se détourner vraiment de l'Occident, ils ne peuvent pas s'empêcher de l'imiter, d'adopter ses valeurs sans se l'avouer à eux-mêmes et ils sont tout aussi dévorés que nous le sommes par l'idéologie de la réussite individuelle ou collective.
Cette conception rivalitaire que notre exemple impose à la planète ne peut pas faire de nous des vainqueurs sans faire en d'autres lieux d'innombrables vaincus, d'innombrables victimes. Il ne faut donc pas s'étonner si cette idéologie produit dans le tiers-monde des réactions très différentes de celles qu'elle produit chez les vainqueurs.
Elle produit avant tout un désir brûlant de briser une fois pour toutes le ressort de la défaite personnelle et nationale, l'énorme machine concurrentielle que sont devenus les États-Unis, suivis de près par l'Occident dans son ensemble. Les hommes sont exposés à une contagion violente qui débouche souvent sur des cycles de vengeance, des violences en chaîne qui sont toutes semblables de toute évidence parce qu'elles s'imitent toutes, C'est pourquoi je dis: le vrai secret du conflit et de la violence, c'est l'imitation désirante, le désir mimétique et les rivalités féroces qu'ils engendrent. (...)
Dans le monde où nous vivons, toujours menacé par sa propre violence désormais, (...) dans un univers vraiment globalisé, le renoncement aux escalades violentes va forcément devenir (...) la condition sine qua non de la survie.


Extraits de « Violence et réciprocité », in « Celui par qui le scandale "

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