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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 10:01

 

Ecoute ce que je te dis, c'est pour ton
bien. Personne ne vient dans cette ville, pas même
mon frère, sans être repéré, surveillé, ni sans faire
l'objet d'une fiche à l'attention du conseil de
sécurité du Projet. Je veux due que toute personne,
tout étranger à la ville, tout nouvel arrivant
est classé par le nouveau système d automation
selon trois catégories : « bon", « douteux", ou
« mauvais ", d'après les risques q'il présente
pour la sécurité. Chaque nouvel arrivant, ici ,ou
dans les environs, fait l'objet d un controle, d'un
double contrôle, d'un triple contrôle par le système
d'automation et le bureau de renseignements.
Et autre chose qu'il faut que tu saches
pour ton bien : une nouvelle législation va entrer
en vigueur très rapidement, pour. l'isolement de
tous ceux qui ne sont pas admis..

p 53

 

L'enjeu est trop lourd, il y a trop de
conséquences possibles pour tolérer, à l'échelle
du monde, les éclats d'humeur et les fantaisies
artistiques.

p 54

 

les inadaptés, on ne les supportera qu'un certain temps, 
très court, jusqu'à ce qu'on les ait extirpés d'une société en
progrès.

p 54

 

Très bien, de parler de tolérance, de droits individuels 
et de tout ce fourbi; mais il y a des moments où il
faut tirer un trait sur certaines choses.

p 62

 

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25 novembre 2016 5 25 /11 /novembre /2016 21:46

 

 

 

Et ainsi ce fut elle qui la première me donna l'idée qu'une personne 
n'est pas, comme j'avais cru, claire et immobile devant nous 
avec ses qualités, ses défauts, ses projets, ses intentions à notre égard 
(comme un jardin qu'on regarde, avec toutes ses plates-bandes, 
à travers une grille), mais est une ombre où nous ne pouvons jamais
pénétrer, pour laquelle il n'existe pas de connaissance
directe, au sujet de quoi nous nous faisons des croyances
nombreuses à l'aide- de paroles et même d'actions,
lesquelles les unes et les autres ne nous donnent que des
renseignements insuffisants et d'ailleurs contradictoires,
une ombre où nous pouvons tour à tour imaginer avec
autant de vraisemblance que brillent la haine et l'amour.

p 61

 

 

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1 octobre 2016 6 01 /10 /octobre /2016 18:15

 

 

En fait, mes plus anciens souvenirs sont teintés
d'une peur des cauchemars. J'avais peur d'être
seul,
et peur du noir, et peur de m'endormir à
cause de rêves où une horreur surnaturelle semblait
toujours sur le point de prendre forme.
J'avais peur qu'un jour en me réveillant, le rêve
ne fût pas parti. Je me souviens avoir entendu
une bonne parler d'opium et dire qu'en fumer
donne de beaux rêves
et je me dis : je fumerai
de l'opium quand je serai grand.
Etant enfant, j'étais sujet aux hallucinations.

p 11

 

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26 juillet 2016 2 26 /07 /juillet /2016 16:27

 

 

"La vie des morts est placé dans la mémoire des vivants", Marcus Cicéron.

p 55

 

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18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 19:54

 

Je ne suis pas raciste, non, je ne le suis pas, mais, franchement
- qu'est-ce qu'ils viennent foutre chez nous tous
ces bougnoules ? Hein ? Les femmes, passe encore.
Elles sont colorées à regarder. Fessues,
en général, et plutôt bien nichonnées. La peau
est lisse, alors je veux bien. Les boubous, je veux
bien aussi. Mais les types ... Vraiment, les types,
par temps gris, ils font sales. Sans blague,
Cordier, ils font dégueulasses. Vous me direz, ils
n'y sont pour rien. Je répondrai ceci : on était
chez eux, d'accord. Mais on en est partis. Pas
facilement, d'accord. Mais on avait des excuses.
En tout cas, on n'y est plus ... Alors, eux - ne me
répondez pas - qu'est-ce qu'ils viennent faire
chez nous ? Trouver du travail- O K. - mais
qu'ils ne s'étonnent pas que ce soit celui qu'on ne
veut pas faire qu'on leur laisse. Et voilà-t-il pas
qu'ils commencent à protester, à se syndiquer, à
revendiquer ! On aura tout vu ! Tout !
p 40

 

Eugène Macareux entra.
C'était un bel homme roux, un peu trop coloré
sur le dessus des joues. Beaucoup de goût pour
les Dames. Il était très fort des avant-bras. Son
torse était bombé, son estomac lun peu dilaté.
C'est que le vin est lourd à porter.
p 61

 

Eugène était physionomiste. Il lui trouva
un derrière familier.
p 76

 

Au fond de son lit-bateau, navigateur solitaire,
il finit par recracher du plancton dans son vase
de nuit puis sombra dans un sommeil plus voisin
du coma que du réparateur.
p 115

 

Du coup, le colosse n'avait pas bouffé. Il avait
carburé au Kiravi. Rien qu'au pinard. Avec-cette
chaleur, il se sentait le sang épais. Il avait les
artères en étenit. Il se glissa derrière son volant.
trouva la rue plus étroite que d'habitude. Il
diaphragma à 22 et embraya molo en première.
Il n'envisageait pas de changer de vitesse jusqu'à destination.
p 153

 

Les hommes chavirent à l'outrance du fessier.
p 180

 

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15 juillet 2016 5 15 /07 /juillet /2016 09:39
Les nourritures terrestres - André Gide

Tout choix est effrayant, quand on y songe:
effrayante une liberté qui ne guide plus un devoir.·
p 20


Que l'importance soit dans ton regard, non dans la
chose regardée. chaque désir m'a plus enrichi
que la possession toujours fausse de l'objet même de
mon désir.
Chaque esprit ne m'intéressait que par
ce qui le faisait différer des autres.
p 21


Une existence pathétique, Nathanaël, plutôt que la
tranquillité. Je ne souhaite pas d'autre repos que celui
du sommeil de la mort. J'ai peur que tout désir, toute
énergle que je n'aurais pas satisfaits durant ma vie
pour leur survie ne me tourmentent. j'espère, après
avoir exprimé sur cette terre tout ce qui attendait en
moi, satisfait, mourir complètement désespéré
p 21-22


Car qu'est-ce qu'un désir qui n'est pas efficace ?
p 29


Attendre le sommeil qui ne va pas venir.
p 54


Je vivais dans la perpétuelle attente , délicieuse,
de n'importe quel avenir.
p 67


famille je vous hais ! foyers clos;
portes refermées; possessions jalouses du bonheur.
p 69


l'appel éperdu de la nuit.
p 76


 

par une attention subite, simultanée de tous les sens, arriver à faire
(c'est difficile à dire) du sentiment même de sa vie, la sensation
concentrée de tout l'attouchement du dehors ... (ou réciproquement).
p 127


Je ne suis qu'un rendez-vous de sensations.
p 127


Apre terre sans bonté, sans douceur; terre de
passion, de ferveur; terre aimée des prophètes - ah !
douloureux désert, désert de gloire, je t'ai passionnément aimé.
p 145


Toi qui viendras lorsque ;e n'entendrai plus les bruits
de la terre el que mes lèvres ne boiront plus sa rosée -
toi qui, plus tard, peut-ét1'e me lÏ1'as- c'est pour toi que
j'écris ces pages; car tu ne rétonnes peut-être pas assez
de vivre; tu n'admire pas comme il faudrait ce miracle
étourdissant qu'est ta vie.
p 169


Je pressens un temps où l'on ne comprendra plus
qu'à peine ce qui nous paraît vital aujourd'hui.
p 174

 

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25 juin 2016 6 25 /06 /juin /2016 16:00
Hiroshima mon amour - Marguerite Duras

 

PORTRAIT DE LA FRANÇAISE

Elle a trente-deux ans. Elle est plus séduisante que belle. On pourrait l'appeler elle aussi d'une certaine manière "The Look". Tout, chez elle, de la parole, du mouvement, "en passe par le regard". Ce regard est oublieux de lui-même. Cette femme regarde pour son compte. Son regard ne consacre pas son comportement, il le déborde toujours. Dans l'amour, sans doute, toutes les femmes ont de beaux yeux. Mais celle-ci, l'amour la jette dans le désordre de l'âme (choix volontairement stendhalien du terme) un peu plus avant que les autres femmes. Parce qu'elle est davantage que les autres femmes" amoureuse de l'amour même". A travers l'homme qu'elle aime, elle aime aussi l'amour. Je veux dire qu'elle guette, comme une bête, dans l'amour, la chance que l'amour représente, de se perdre en lui, jusqu'à ne plus retrouver, jamais, l'entendement d'un compromis éventuel entre l'amour et la vie.

 

Marguerite Duras "Portraits des personnages" - Hiroshima mon amour film d'Alain resnais

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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 19:50

 

 

Au fond c'était peu-être ça être dans la merde jusqu'au cou

et attendre, car Héraclite avait dû certainement rester plusieurs

jours dans la merde, et Olivia se rappela qu'il avait dit aussi

si l'on n'espère pas on ne trouvera jamais l'inespéré

p 36

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2 juin 2016 4 02 /06 /juin /2016 16:20

 

Le titre provient du Chant XI de L'Odyssée d'Homère
quand Agamemnon déclare à Ulysse : « Je cherchai à lever les mains
et les laissai retomber à terre, mourant (« As I Lay Dying »),
percé du glaive ; et la chienne s'éloigna, sans avoir le cœur,
quand je m'en allais chez Hadès de me fermer les yeux
de ses mains et de me clore les lèvres.
»

 

Dans une chambre étrangère, il faut faire le vide
en soi-même pour pouvoir dormir. Et, avant d'avoir
fait le vide pour pouvoir dormir, qu'est-ce qu'on
est ? Et quand on a fait le vide pour pouvoir dormir,
alors on n'est plus. Et quand on est tout plein
de sommeil, c'est comme si on n'avait jamais été.
Je ne sais pas ce que je suis. Je ne sais pas si je suis ou non.
p 80

 

Et c'est peut-être bien alors à ce moment-là que je me suis aperçu
pour la première fois qu'Addie Bundren cachait
ce qu'elle faisait, elle qui nous enseignait toujours
que la tromperie était une chose telle que, dans un
monde où elle existait, rien ne semblait mauvais
en comparaison, ni important, pas même la pauvreté.
p 125

 

car tout le monde est iâche et a une
préférence naturelle pour la trahison à cause de
son apparente douceur.
p 128

 

Je me rappelais que mon père avait coutume de
dire que le but de la vie c'est de se préparer à rester
mort très longtemps.
p 163

 

C'est alors que j'ai appris que les mots ne servent à rien, que les
mots ne correspondent jamais à ce qu'ils s.'efforcent d'exprimer.
p 165

 

Mais lui aussi avait un mot. Il appelait ça l'amour.
Mais il y avait longtemps que j'étais habitué aux mots.
Je savais que ce mot était comme les autres,
rien qu'une forme pour combler un vide ;
p 166

 

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9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 19:55

 

 

Je l'imaginais [Luc] mourant très vieux et,

à mesure qu'il approche de la fin,

retrouvant son enfance.

   p 596

 

 

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