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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 08:42

 

En 1957, Roland Barthes publiait "Mythologiques" dans lequel il exemplifiait sa conception de la sémiologie.

 

Garbo appartient encore à ce moment du cinéma où la saisie du visage humain jetait les foules dans le plus grand trouble, où l'on se perdait littéralement dans une image humaine comme dans un philtre, oùle visage constituait une sorte d'état absolu de la chair, que l'on ne pouvait ni atteindre ni abandonner. Quelques années avant, le visage
de Valentino opérait des suicides; celui de Garboparticipe
encore du même règne d'amour courtois, où la chair développe des sentiments mystiques de perdition.


C'est sans doute un admirable visage-objet


Le visage de Garbo représente ce moment fragile, où le cinéma va extraire une beauté existentielle d'une beauté essentielle, où l'archétype va s'infléchir vers la fascination de figures périssables, où la clarté des essences chamelles va faire place à une lyrique de la femme.

 

Comme moment de transition, le visage de Garbo concilie deux âges iconographiques. il assure le passage de la terreur au charme. On sait qu'aujourd'hui, nous sommes à l'autre pôle de cette évolution: le visage d'Audrey Hepburn, par exemple, est individualisé, non seulement par sa thématique particulière (femme-enfant, femme-chatte), mais aussi par sa personne, par une spécification à peu près unique du visage, qui n'a plus rien d'essentiel, mais est constitué par une complexité infinie des fonctions morphologiques. Comme langage, la singularité de Garbo étaitd'ordre conceptuel, celle d'Audrey Hepburn est d'ordre substantiel. Le visage de Garbo est Idée, celui de Hepburn est Evénement.

 


 

greta_garbo-copie-1.jpg

 

 

 

GretaGarbo14-copie-1.jpg

 

 

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