Les exaspérés sont ainsi, ils jaillissent un beau jour de la tête des peuples comme les fantômes sortent des murs.
John Wyclif eut l'idée qu'il existe une relation directe entre les hommes et Dieu. (…)
Enfin, pour vraiment emmerder le monde, il répudia la transsubstantiation, comme
une aberration mentale. Et, pour finir, il eut sa plus terrible idée, et prôna l'égalité des hommes.
P 16
Car les puissants ne cèdent jamais rien, ni le pain ni la liberté. Et c'est à ce moment qu'il prononce devant eux sa plus terrible parole. Devant le duc Jean, le prince héritier, le bailli Zeiss, le bourgmestre et le conseil d'Allstedt, après le glaive, les pauvres, Nabuchodonosor et la colère de Dieu, voici que Müntzer dit:
IL FAUT TUER LES SOUVERAINS IMPIES.
P 41
les fantaisies sont pourtant une des voies de la vérité.
P 50
On dit que la vérité a plusieurs visages, dont
l'un serait plus affreux que le mensonge, mais toujours caché.
P 58
Les mots, qui sont une autre convulsion des choses.
P 59
Ces légendes scélérates ne viennent courber la tête des renégats qu'au moment où
leur est retirée la parole. Elles ne sont destinées qu'à faire tinter en nous la voix qui
nous tourmente, la voix de l'ordre, à laquelle nous sommes au fond si attachés que nous
cédons à ses mystères et lui livrons nos vies.
P 66
Il était en train de lire la prose d’un d’ses khos1, une espèce de bouffon qui lisait des vreuli à la place de s’faire sucer l’tuyeau par les tasses2 et qui publiait des compte rendus sur son blog, il parlait d’un truc qu’il avait lu, un truc chelou, une sorte de dystopie - il avait fallu qui’s fende la tête en deux pour retenir le mot - qui montrait un régime policier et totalitaire surgit dans un univers post-apocalyptique avec à sa tête un mec surpuissant, un composite d’Hitler et de Staline… même Booba aurait pas pu écrire un vreuli zarbi comme ça… Avec des formules que le type avait dû chourer à Kaaris : « la guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force » distillées par « le Ministère de la vérité » et l’utilisation « d’une Novlangue » qui appauvrissait considérablement l’expression d’une pensée alternative et autonome de la part des citoyens qui étaient transformés en zombis lobotomisés, - ouestcequ’le type avait pêcho ça… pas dans les œuvres croisées de Kaatris et Booba, c’était sûr… Le livre racontait l’histoire d’un tahan3 qui avait eu l’malheur d’bouger l’croupion contre l’Parti au lieu d’bégo la propagande officielle… Dans une société où la surveillance généralisée fondée sur le panoptique4 permet de voir l’individu partout et à tout moment, wesh le mec il en avait pas qu’dans les balloches5 … En Novlangue ça d’vait donner « on te voit, t’es baisé mec ! », plus personne ne peut se cacher, il n’y a plus d’intimité, « Big Brother is watching you » Winston n’avait aucune chance… Quand il y pensait, avant d’avoir trop mal à la tête, c’était vraiment un truc de malade de réussir à brouiller totalement la vérité aux yeux des gens à tel point que la réalité s’évapore et se réifie6 dans le mensonge comme une évidence logique incontestable, éternelle… Il avait fini de lire l’article du blog et toutes sortes d’idées obscures faisaient la teuf dans sa tête lui donnant un mal à lui faire péter les méninges un peu comme si Booba s’était réveillé dans l’même lit qu’Kaaris après avoir vidé des masses de purple drank7… Se pouvait-il qu’on soit déjà dans ce putain de monde et qu’on ne s’en soit pas rendu compte… il regarda la paume de sa main où il avait recopié un extrait qu’il avait kiffé à donf « Le langage politique est destiné à rendre vraisemblable les mensonges, respectables les meurtres et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent. » Il essaya de garder la phrase en mémoire pour la ressortir avec ses potes la prochaine fois qui y’aurait un d’ces bouffons qui passe à la télé… Les deux bolosses avaient dû sortir d’sa tête pour finir d’se dire tout l’bien qu’ils pensaient l’un de l’autre car il eut soudain un moment d’apaisement, juste à l’instant où il aperçut sur BFM TV le secrétaire d'état Laurent Nunez donner un cours de Novlangue...
1 Potes en arabe
2 Du pur Booba dans le texte
3 Dérivé de l’arabe, ici signifie homosexuel même si Winston Smith le personnage du livre ne l’est pas.
4 L'objectif de la structure panoptique est de permettre à un gardien, logé dans une tour centrale, d'observer tous les prisonniers, enfermés dans des cellules individuelles autour de la tour, sans que ceux-ci puissent savoir s'ils sont observés.
5 Les testicules
6 Dans la pensée, la réification (du latin res, chose) consiste à considérer une idée abstraite comme une chose concrète.
7 https://www.lexpress.fr/culture/musique/ces-rappeurs-francais-qui-boivent-de-la-codeine-comme-du-jus-de-pomme_1789275.html
Georges Orwell a fait des émules et son livre "1984" écrit en 1949 évoque un monde qui parfois ressemble tellement au nôtre...
"Ne parlez pas de répression ou de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit." Emmanuel Macron a affirmé, jeudi 7 mars, qu'il "refusait" l'expression "violences policières" pour décrire les blessures "malheureusement" subies par des participants au mouvement des "gilets jaunes ".
Le but du novlangue était, non seulement de fournir un mode d'expression aux idées générales et aux habitudes mentales des dévots de l'Angsoc, mais de rendre impossible tout autre mode de pensée.
Il était entendu que lorsque le novlangue serait une fois pour toutes adopté et que l'ancilangue serait oublié, une idée hérétique - c'est-à-dire une idée s'écartant des principes de l'angsoc – serait littéralement impensable, du moins dans la mesure où la pensée dépend des mots.
Le vocabulaire du novlangue était construit de telle sorte qu'il pût fournir une expression exacte, et souvent très nuancée, aux idées qu'un membre du Parti pouvait, à juste titre, désirer communiquer. Mais il excluait toutes les autres idées et même les possibilités d'y arriver par des méthodes indirectes. L'invention de mots nouveaux, l'élimination surtout des mots indésirables, la suppression dans les mots restants de toute signification secondaire, quelle qu'elle fut, contribuaient à ce résultat.
Le novlangue était destiné, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but.
p 422 - 423 "1984" George Orwell
"L'indifférence ! L'idée qu'une chose ne nous touche pas, que nous pouvons en penser ce que nous voudrons, qu'il n’en résultera ni profit ni dommage pour nous [...] Le nombre de ces choses n’a cessé de croître ; le monde est devenu de plus en plus indifférent1 ; »
Qu’un ministre de celui qui se présenta au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2017 comme un rempart contre le Front National2 reprenne « une antienne » de l’extrême droite italienne chère à Matteo Salvini3, à laquelle ne fut jamais apportée la moindre preuve, en dit assez long sur la porosité des idées nauséabondes qui servent aujourd’hui de repoussoir lorsqu’on veut décrédibiliser les ONG qui secourent les migrants, ou pire encore lorsqu’il s’agit de criminaliser4 leur action comme on le fait avec les individus tels Cedric Herrou…
Le Ministre de l’intérieur pourrait assumer à lui tout seul les maximes de chacun des « trois singes de la sagesse5 » tant il ne voit ni n’entend les violences policières régulièrement dénoncées depuis l’origine des manifestations des Gilets Jaunes si contrairement au dernier des petits singes il n’usait de sa parole pour nous dire comme le feraient Mulder et Scully6 que le « mal est ailleurs »…
Ainsi porté au plus haut niveau de l’Etat cet absolu manque d’empathie pour celui qui souffre, ou qui risque sa vie en traversant la Méditerranée, élevé presque au rang « d’une passion triste » en ravalant l’émotion que suscitent les images de ces corps mutilés par l’usage hors de proportion des LBD, de ces corps devenus dans l’errance des migrations vers l’Europe, la figuration d’une tragédie qui nous sidère, nous renvoie à cette idée, soudain, que l’homme peut devenir superflu7 pour ceux qui nous gouvernent…
1 - Nietzsche, livre III, chap. 2.
2 - https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/04/macron-un-rempart-face-au-fn-et-son-adversaire-reve_5105353_4854003.html
3 - Il a ainsi rejoint les propos tenus sur le sujet, la veille, par Matteo Salvini, son homologue italien d’extrême droite.
4 - https://www.fidh.org/fr/themes/defenseurs-des-droits-humains/france-vers-une-politique-assumee-de-criminalisation-des-defenseurs
5 - Les singes de la sagesse (aussi appelés « les trois petits singes ») est un symbole d'origine asiatique constitué de trois singes, dont chacun se couvre une partie différente du visage avec les mains : le premier les yeux, le deuxième la bouche et le troisième les oreilles. Ils forment une sorte de maxime picturale : « Ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire le Mal».
6 - Le générique de la série « X-files » se termine habituellement par la phrase « The truth is out there » (« La vérité est ailleurs » dixit Heidegger et Platon).
7 - En effet, en remontant la genèse du totalitarisme, Arendt identifie un phénomène nouveau dans l’Europe de l’entre-deux-guerres : celui des réfugiés et apatrides, ces personnes qui se retrouvent à l’écart des constructions étatiques et qui, déracinées, forment un flux de migrants sans lieu assigné, qu’il soit géographique (un pays) ou politique (un Etat). Arendt s’efforce de saisir ce phénomène dans sa spécificité, son caractère radicalement singulier et unique. Cependant elle met ce phénomène en perspective avec, en amont, le phénomène de l’exclusion politique analysé à travers la figure du paria (dont le Juif est la figure paradigmatique), et, en aval, le phénomène de la déshumanisation à travers la figure du détenu de camp de concentration. https://www.academia.edu/15994250/Etre_%C3%A0_la_fronti%C3%A8re_r%C3%A9fugi%C3%A9s_apatrides_et_parias_dans_la_philosophie_dHannah_Arendt
LA VÉRITÉ EST DANS LA RÉVOLTE
"Au-delà du démontage d’un épisode tragique – qui lui-même renvoie à une tragédie
beaucoup plus large – j’ai fait ce film en pensant à tous ces jeunes qui héritent du monde tordu que nous leur laissons et qui décident de résister. Ils sont plus nombreux qu’on ne le pense généralement.
Plutôt que de vieillir idiote, j’ai voulu aller vers eux. J’ai découvert qu’ils sont plus lucides et plus courageux que nous ne l’étions, sans doute car ils n’ont pas d’autre choix. Yonatan, le jeune anarchiste, me dit en souriant qu’on peut lutter sans espoir, que la résistance c’est la vie, que la vérité est dans la révolte. Il ne se rend pas compte de l’espoir immense que font naître ses paroles, sa beauté et son engagement ! Je viens du Moyen-Orient où ces choses sont peut-être plus évidentes qu’ailleurs, mais cela vaut pour le monde entier.
Citant encore Mahmoud Darwich, je dirai que la Palestine devient souvent une métaphore de l’état du monde lorsqu’on l’observe de près. Gaza n’est pas seulement le tombeau de Rachel Corrie et des centaines de civils qui y sont régulièrement assassinés : c’est un tombeau universel où l’humanisme tout entier est en train de sombrer."
Simone Bitton
Rachel Corrie née le 10 avril 1979, est une militante américaine pro-palestinienne et membre de l'International Solidarity Movement. Elle décède le 16 mars 2003 dans la bande de Gaza, durant la Seconde Intifada, ensevelie sous des amas poussés par un bulldozer israélien à proximité duquel elle manifestait.
Le film sur Rachel Corrie de Simone Bitton : lien
Il se sentait rêveur, presque triste, étreint par la puissance d’un sentiment qui ressemblait à la mélancolie. Son regard se posait sur le monde autour de lui et pourtant il ne voyait rien, insensible soudain à la rumeur de la vie bruissante dont il échappait lentement à la prégnance. Assis, immobile, ayant fermé les livres dont il avait parcouru quelques pages, cherchant une distraction qui n’était pas venue, à cet ennui vague et sans objet précis, mais dont la force, il le sentait, le plongerait dans un songe d’autant plus profond qu’il n’avait pas de nom, se demandant s’il savait toujours dans « l’obscurité profonde de la nuit belle et douce comme du velours ; et dans le crissement du sable humide, sous les pas lents et lourds de la sentinelle1 » entendre la petite chanson de la vie .
Peut-être avait-il perdu l’élan qui l’avait conduit, étant plus jeune à croire en ce feu libérateur et rédempteur qui pourrait dévorer toute la misère du monde, à cet embrasement fait des cris et des hurlements de tous les damnés de la terre, il avait cru en cet avenir prométhéen, dans la certitude que viendrait, comme une promesse faite à la nuit, la Révolution… Pourtant, de partout qu’il se tournait ce n’était que fer2 et que sang... Rien n’avait surgit de ce qu’il espérait qui n’ait été piétiné, renvoyé dans les limbes… L’histoire n’était-elle donc que cette longue plainte étouffée de ceux qui souffraient « La route du socialisme – à considérer les luttes révolutionnaires – est pavées de défaites3 »
Tout avait brûlé et rien n’avait poussé, les années avaient passées usant peu à peu le rêve qu’il portait en lui, mais contrairement à tant d’autres qui avaient survécu et trahi, s’accommodant d’adorer les puissants devant lesquels ils courbaient maintenant l’échine, offrant leur dos obséquieux à la caresse de la main qu’ils servaient4 il conservait sous la cendre des insurrections éteintes, la chaleur du feu qui couve… Cela le rendait triste et pourtant il lui semblait tirer de cette tristesse la possibilité de croire le bonheur possible, malgré les échecs ou peut-être parce qu’ils n’étaient pas cette fin de l’histoire annoncée avec arrogance par ceux, quelque soit leur nom et les époques, qui maintenaient la multitude des gueux sous leur domination… Il en avait la certitude, la mélancolie qui l’étreignait n’annonçait pas le crépuscule, il n’avait pas renoncé « Nous sommes debout, les deux pieds sur ces défaites et nous ne saurions renoncer à une seule d’entre elles, car de chacune nous tirons un peu de notre force, une partie de notre lucidité.5 »
Cet espoir fait de tristesse et de sang il le laisserait en devenir, il le transmettrait comme il l’avait reçu des générations passées, il le transmettrait enrichi de la mémoire des luttes, de cette histoire écrite par les dominés contre l’histoire officielle comme une longue suffocation qui ne meurt jamais...
« L’ordre règne à Berlin ! sbires stupides ! Votre ordre est bâti sur le sable. Dès demain la Révolution se dressera de nouveau avec fracas proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi : J’étais, je suis, je serai.6 »
1 - Rosa Luxemburg, Lettres de prison à Sophie Liebknecht, à la veille du 24 décembre 191.
2 - L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. Jean-Jacques Rousseau « Le contrat social »
3 - L’ordre règne à Berlin, dernier article de Rosa Luxemburg
4 - Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col mao au Rotary , Guy Hocquenghem
5 - L’ordre règne à Berlin, dernier article de Rosa Luxemburg
6 - L’ordre règne à Berlin, dernier article de Rosa Luxemburg
Les citations sont de Rosa Luxemburg assassinées le 15 janvier 1919 à Berlin après l’échec de la Révolution Spartakiste :
En novembre 1918, le gouvernement social-démocrate de la République de Weimar a conclu un pacte avec l’état-major militaire et les corps francs pour liquider le soulèvement des travailleurs et des organisations révolutionnaires. Rosa Luxemburg et ses camarades, fondateurs de la ligue spartakiste, membres du noyau initial du Parti communiste allemand depuis décembre 1918, ont été durement touchés. Le 15 janvier, un groupe de soldats arrête Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg vers neuf heures du soir. Rosa « remplissait une petite valise et prenait des livres », pensant qu’elle allait retourner une fois de plus en prison. Après avoir appris leur arrestation, le gouvernement de Noske laisse Rosa et Karl entre les mains du « Kreikorps » - le corps paramilitaire d’anciens combattants de l’armée du Kaiser. A peine sortis de l’Hôtel Eden, les dirigeants spartakistes reçoivent des coups de crosse à la tête, sont traînés et abattus. Le corps de Rosa a été jeté dans la rivière depuis le pont de Landwehr.
Rosa Luxemburg est connue par ses analyses historiques du mouvement communiste, mais ce sont ses lettres de prison à Luise Kautsky, Mathilde Jacob, Sonia Liebknecht, Clara Zetkin et d’autres… qui révèlent le mieux sa personnalité, ouvrant son intimité au lecteur d’aujourd’hui qui découvre à quel point elle fut une femme inspirante, profondément moderne dans sa manière d’éclairer le monde par l’intensité émotionnelle de ses sentiments…
Quelques extraits de lettres en suivant le lien : Lettres de Rosa Luxemburg
Le tableau est de Vincent Van Gogh, il représente le docteur Gachet (1890).
Ce mec était génial, son dernier coup de Com avec les SDF c’était du grand art… Pile poil au moment où les pauvres s’aperçoivent qu’il est le président des riches, paf il part en maraude et « en même temps1 » comme il dit toujours, il supprime 57 millions
d’euros à l’hébergement d’urgence2 … Du pure Godard « Juste une image, une image juste »… On avait dit qu’il se prenait pour un monarque depuis le congrès à Versailles3 mais là, c’était carrément du Napo, enfin du Bonaparte, le nabot ne se faisait pas encore appeler par son prénom quand il s’était fait représenter en plein milieu de la toile par Antoine-Jean Gros, visitant « Les pestiférés de Jaffa ».
Il était doué pour la Com, ça se voyait comme une Rolex au poignet de Sarkozy, un ami des riches lui aussi ,qui aurait dû être réélu à la place de la baudruche, mais heureusement l’intermède « mon ennemi c’est la finance4 » était définitivement clos et de quelle manière, un banquier à la tête du pays, c’était jouissif… La suppression de l’ISF et la flat taxe c’était passé crème… Bien sûr l’argent qu’on n’avait pas pris aux très riches comme lui, il avait bien fallu le prendre ailleurs, chez les retraités par exemple, mais le président avait un don certain pour trouver les mots qui justifiaient son hold-up, « Je vous demande un petit effort pour m’aider à relancer l’économie et les actifs. (...) Si je ne fais pas cet effort pour ceux qui travaillent, il n’y aura personne pour payer vos retraites5. » D’un certain point de vue il était assez camusien « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.6 », et lui y préférait le malheur des vieux plutôt que celui des choses, c’est-à-dire des très riches…
Ah il allait aussi falloir taper dans les fonctionnaires, tant pis pour les services publics… Que l’hôpital, l’école, les maisons de retraites partent en quéquette il s’en foutait, lui il avait « un pognon d’dingue » pour se payer les meilleures cliniques privées dans lesquelles d’ailleurs il possédait des actions qui lui rapportaient un max et pour ses enfants il n’y avait pas d’établissements privés trop chers dans lesquels il ne put acheter des participations…
Et puis, chaque fois que l’état avait lancé des privatisations il s’était fait des roubignoles en or, y’avait qu’à voir les péages, une pompe à fric qui le déversait directement dans ses poches et bientôt il pourrait investir dans l’aéroport de Paris que le gouvernement voulait privatiser et là encore ce serait Jackpot… Pour lui bien sûr pas pour les vaches à lait, pardon, les usagers…
Ah il pouvait dire « merci Macron » et il ne regrettait pas d'avoir donné 7 500€ à LRM7, un don d’ailleurs auquel tous les contribuables français avaient indirectement participé lorsqu’il en avait déduit 66% de ses impôts… Comme le proverbe le dit « y’a pas d’petits profits » surtout pour les très riches…
Aller, encore un ou deux coups de Com et les pauvres finiront par adorer Macron…
Il venait subitement d’y penser, c’était vraiment trop con que Mère Teresa soit morte en 1997… Un selfie avec elle et c’était dans la poche…
2 - https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/02/26/l-hebergement-d-urgence-voit-son-budget-baisser-de-57-millions-d-euros_5428571_4355770.html
3 - Congrès de Versailles : le roi Macron en solo https://www.liberation.fr/france/2018/07/08/congres-de-versailles-le-roi-macron-en-solo_1665093
4 - https://www.huffingtonpost.fr/emmanuel-poilane/scinder-banques_b_2323584.html
5 - https://www.lopinion.fr/video/ca-fait-buzz/hausse-csg-face-a-retraites-pas-contents-macron-se-justifie-145063
6 - Albert Camus
7 - Très peu de gens participent en réalité à ce financement : en France, 290 000 personnes seulement déclarent donner de l’argent aux partis politiques, 0,79 % des Français adultes. Mais parmi le 0,01 % des Français aux revenus les plus élevés, cette proportion atteint 10 %. Et ces Français parmi le 0,01 % des plus riches donnent en moyenne 5 200 euros par an aux partis, c’est-à-dire quasiment le plafond légal de 7 500 euros. https://www.alternatives-economiques.fr/julia-cage-democratie-ne-plus-etre-a-vendre/00086190
dans le cas d'Emmanuel Macron, son parti a reçu plus de 13 millions d'euros de dons, dont la majeure partie sont des dons qui atteignent le plafond de 7500€. (…) Si vous faites partie des 10% des français les plus riches et que vous donnez 7500€ à un parti politique, le coût réel pour vous n'est que de 2500€, parce que vous bénéficiez de 5000€ de réductions d'impôts. https://www.lesinrocks.com/2018/12/30/actualite/julia-cage-laisse-la-democratie-etre-corrompue-par-le-poids-de-largent-prive-111155319/