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10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 20:20

 

La ville "mentale"

La première fois, j'y suis arrivée par la côte, et je me suis arrêtée bien avant

le château de Miramare. Mais je savais que, au-delà de cette masse indéfinie

plongée dans une atmosphère laiteuse, un mélange entre ciel et mer,

il y avait la ville, il y avait Trieste. Elle m'est apparue comme un avant-poste,

pas comme une fin en soi, mais, au contraire, tel le point de départ vers

un territoire inexploré, et pas tout à fait réel. Puis j'y suis arrivée vraiment,

à Trieste. Et j'ai revu ce golfe, cette atmosphère laiteuse où tout, même ces

immenses navires mouillant à quai, semblent flotter dans l'air. Tout cela

est arrivé grâce à Dario et Mariuccia Fontana qui, poussés par Alessandro

Mezzena Lona, m'ont invitée à aller à la rencontre des lecteurs dans leur célèbre

librairie "Pas que des livres", sur la place Barbacan, dans la vieille ville.

Ce retour dans la ville m'a été fatal: je suis tombée amoureuse, un coup de

foudre dans les règles de l'art. Depuis, j'y suis souvent retournée, en toutes

saisons, avec ou sans raison précise.

Mais je pense que l'histoire d'Aida est née justement ce jour-là, lors de mon

retour, lors de mon entrée réelle dans la ville et sur le territoire triestin.

 

Un récit brassant des thématiques riches et puissantes,

une illustration envoutante, Aïda est une réussite,

une errance dans une ville qui n'aurait sans doute

pas déplue à Hugo Pratt et à Ungaretti...

 

AÏDA - Anna Vinci
AÏDA - Anna Vinci
AÏDA - Anna Vinci
AÏDA - Anna Vinci

I FIUMI
Cotici il 16 agosto 1916

Mi tengo a quest’albero mutilato
Abbandonato in questa dolina
Che ha il languore
Di un circo
Prima o dopo lo spettacolo
E guardo
Il passaggio quieto
Delle nuvole sulla luna

Stamani mi sono disteso
In un’urna d’acqua
E come una reliquia
Ho riposato

L’Isonzo scorrendo
Mi levigava
Come un suo sasso
Ho tirato su
Le mie quattro ossa
E me ne sono andato
Come un acrobata
Sull’acqua

Mi sono accoccolato
Vicino ai miei panni
Sudici di guerra
E come un beduino
Mi sono chinato a ricevere
Il sole

Questo è l’Isonzo
E qui meglio
Mi sono riconosciuto
Una docile fibra
Dell’universo

Il mio supplizio
È quando
Non mi credo
In armonia

Ma quelle occulte
Mani
Che m’intridono
Mi regalano
La rara
Felicità

Ho ripassato
Le epoche
Della mia vita

Questi sono
I miei fiumi

Questo è il Serchio
Al quale hanno attinto
Duemil’anni forse
Di gente mia campagnola
E mio padre e mia madre.

Questo è il Nilo
Che mi ha visto
Nascere e crescere
E ardere d’inconsapevolezza
Nelle distese pianure

Questa è la Senna
E in quel suo torbido
Mi sono rimescolato
E mi sono conosciuto

Questi sono i miei fiumi
Contati nell’Isonzo

Questa è la mia nostalgia
Che in ognuno
Mi traspare
Ora ch’è notte
Che la mia vita mi pare
Una corolla
Di tenebre

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 16:23
Fata Morgana - André Breton

 

Ce que nous seuls nous sommes

l'un à l'autre dans la grande algèbre.

 

 

Est-ce là l'amour,

Cette promesse qui nous dépasse.

 

Fata morgana, c'est aussi Litfiba

un groupe italien des années 80

et son formidable chanteur centaure, Pierro Pelu.

Le morceau éponyme date de 1993

 

Fata Morgana a été écrit à Marseille en 1940.

Les illustrations sont de Wilfredo Lam

peintre cubain qui vécu en Europe.

 

Fata Morgana - André Breton
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24 janvier 2016 7 24 /01 /janvier /2016 14:19

 

Y'en a une c'est Heather Golden et l'autre c'est Emma Rose...

Et pour leur patronyme les deux filles n'ont pas fait

dans la nuance : Beau

D'après Wikipédia "Le beau est communément défini comme la caractéristique d'une chose

qui au travers d'une expérience sensorielle ou intellectuelle

procure une sensation de plaisir ou un sentiment de satisfaction".

Après tout, les newyorkaises peuvent bien s'appeller comme elles veulent

car point n'est besoin d'être belles pour être Beau...

 

On remarquera la propention d'Heather

à chanter couchée...

Faut dire que c'est moins fatiguant

et pas déplaisant.

 

A part une déplorable habitude

de laisser les robinets d'eau ouverts

ou de jouer avec les couteaux

genre Tarantino, les deux clips sont assez réussis,

avec dans le premier,

un rappel des

ambiances des photos

de Sarah Moon.

 

 

 

Beau
Beau
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23 janvier 2016 6 23 /01 /janvier /2016 14:35
Ca ruisselle pas... Ca pompe... - Oxfam

 

Un peu comme les Shadoks de la grande époque,

les riches nous pompent...

Malheureusement pour les pauvres,

la richesse ne se comporte pas comme la pluie,

en tout cas pas pour eux...

 

Un extrait du rapport dans l'huma

"en 2015, 62 individus détiennent à eux seuls des richesses équivalant à celles des 3,5 milliards de personnes les plus pauvres, alors qu’il y a cinq ans les ultra-riches pesant autant que la moitié de l’humanité étaient encore 388. Entre 2010 et aujourd’hui, la fortune de ces 62 privilégiés, estimée à 1 760 milliards de dollars, a augmenté de 542 milliards de dollars (+ 44 %), quand la moitié la plus pauvre de l’humanité a vu, elle, ses ressources diminuer de plus de mille milliards de dollars (- 41 %)."

"L’ONG dénonce également le boom des pratiques d’optimisation fiscale inventées par les gestionnaires de patrimoine qui, dans la mondialisation financière, sont comme des poissons dans l’eau. « Seules les entreprises et les particuliers les plus fortunés – à savoir ceux qui devraient payer le plus d’impôts – ont les moyens de recourir à ces services et à ce maillage international pour éviter de payer ce qui est dû, relève Oxfam. Cela pousse indirectement les États qui ne sont pas des paradis fiscaux à alléger leur fiscalité sur les entreprises et sur les particuliers fortunés et ainsi à s’embarquer dans un implacable “nivellement par le bas”. L’assiette fiscale diminue du fait de cette optimisation généralisée, et ce sont les budgets des gouvernements qui en subissent les effets, engendrant des coupures dans les services publics de première nécessité. Les gouvernements se tournent donc de plus en plus vers l’imposition indirecte, comme la TVA, qui affecte de manière disproportionnée les plus pauvres. L’optimisation fiscale est un phénomène qui empire rapidement. »

 

En 1862, Paul Lafargue, dans un texte paru en feuilleton dans "l'Egalité",

affirmait dans une vision prémonitoire :

"La poche est l'endroit où le capitalisme

met tout son coeur et toute son intelligence"

Contraint pendant un certain temps par la lutte des classes,

Le libéralisme débridé et mondialisé peut maintenant

donner libre cour à son insatiable appétit,

dans un monde qu'il façonne et modèle, jours après jours,

pour mieux en pomper toute la richesse...

 

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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 19:02

 

 

 

 

"Ce qui vient au monde 

pour ne rien troubler 

ne mérite ni égard 

ni patience." 

 

 

"Vivre c'est s'obstiner 

à achever un souvenir." 

 

 

"Comment vivre sans inconnu 

devant soi ?" 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 16:09

 

 

 

Mais l'ennui du présent et sa monotonie m'accablent

et, comme toujours, je me plonge dans la vie contemplative.

Au pays des sables

 

La joie du voyage et de la révélation brusque et flamboyante du sud.

Au pays des sables

"Je suis seul, assis en face de l'immensité grise de la mer murmurante...

Je suis seul... Seul comme je l'ai toujours été partout,

comme je le serai toujours à travers le grand Univers charmeur et décevant,

seul, avec, derrière moi, tout un monde d'espérances déçues,

d'illusions mortes et de souvenirs de jour en jour plus lointains,

devenus prersque irréels. Je suis seul et je rêve...

«En cet instant, comme d’ailleurs à toute heure de ma vie,

je n’ai qu’un désir: revêtir le plus vite possible la personnalité aimée

qui, en réalité est la vraie, et retourner là-bas, en Afrique,

reprendre cette vie-là... Je suis venu ici pour fuir les décombres

d'un long passé de trois années."

Pays oublié - Cagliari le 1er janvier 1900

 

Ainsi, ma première arrivée à El Oued, il y a deux ans,

fut pour moi une révélation complète, définitive de ce pays âpre

et splendide qui est le Souf, de sa beauté particulière,

de son immense tristesse aussi.

C'était l'heure élue, l'heure merveilleuse au pays d'Afrique,

quand le grand soleil de feu va disparaître enfin, laissant reposer

la terre dans l'ombre bleue de la nuit.

Au pays des sables

 

Ainsi, nomade et sans autre patrie que l’Islam; sans famille

et sans confidents, seul, seul pour jamais dans la solitude altière

et sombrement douce de mon âme,

je continuerai mon chemin à travers la vie,

jusqu’à ce que sonne l’heure du grand sommeil éternel du tombeau..

in Guri Ellen Barstad Universitetet i Tromsø Isabelle Eberhardt ou l’invention de soi

 

link

 

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2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 17:28

 

Je relevai la tête, observai les nuages sombres qui flottaient dans le ciel au-dessus de la mer du Nord, et songeai à toutes ces choses que j'avais perdues jusqu'alors au cours de ma vie. Les heures envolées, les personnes mortes ou disparues, les pensées qui ne reviendraient plus.

p 8

 

Car je suis le type même de l'homme incapable de comprendre les choses tant qu'il n'a pas essayé de les mettre en mots.

p 11

 

Je voudrais que tu te souviennes de moi. Je voudrais que tu n'oublies jamais que j'ai existé et que je me suis trouvée ainsi à tes côtés.

p 17

 

j'ai déjà oublié pas mal de choses. Alors que j'écris ces lignes en essayant de me remémorer les faits, il m'arrive parfois d'être pris de panique. C'est parce que je réalise soudain que c'est peut-être le plus important que j'ai oublié. Je me demande s'il n'y a pas à l'intérieur de mon corps un endroit sombre, une contrée lointaine où mes souvenirs les plus importants s'entassent pour donner de la vase.

p 17

 

Quand lit la même chose que tout le monde, on ne peut que penser comme tout le monde.

p 52

 

en même temps, Je ne pouvais pas m'empêcher de regretter ce qu'elle avait perdu. Plus jamais ne reviendrait cette splendeur frondeuse, si particulière aux adolescente lorsqu'elle sont à la veille de voler de leurs propres ailes.

p 174

 

C'était  quelque chose comme l'aspiration de la jeunesse, qui n'était et ne serait sans doute jamais comblée. Il y avait bien longtemps que j'avais laissé de côté cette aspiration pure et innocente, et j'avais même oublié qu'elle avait autrefois existé en moi. Hatsumi avait réveillé cette «partie de moi-même» qui avait sommeillé au fond de moi tout ce temps. En découvrant cela, je fus pris d'une tristesse telle que je faillis pleurer. Elle afait été une fille vraiment spéciale. Quelqu'un aurait dû la secourir.

p 326

 

Ce que je veux dire, c'est ceci :je vais vingt ans, et ce que nous avions en commun quand il en avait seize et moi dix-sept a déjà disparu. Et l'on peut toujours crier, cela ne reviendra pas.

p 336

 

La mort de Naoko m'apprenait autre chose. Quelle que soit notre vérité, la tristesse d'avoir perdu Qelqu'un qu'on aime est inconsolable. La vérité, la sincérité, la force de la douceur, rien ne peut calmer la douleur, et, en allant au bout de cette souffrance, on apprend quelque chose qui ne nous est d'aucune utilité pour la prochaine vague de tristesse qui nous surprendra.

p 417

 

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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 18:18
Île de Pag - Croatie
Île de Pag - Croatie
Île de Pag - Croatie
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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 17:59

 

 

 

La haine de l'Occident et de tout ce qu'il représente provient non pas de ce que son esprit est vraiment étranger à ces peuples, non pas de ce qu'ils s'opposent réellement au « progrès» que, au contraire, nous incarnerions, mais de ce que l'esprit concurrentiel leur est aussi familier qu'à nous-mêmes. Loin de se détourner vraiment de l'Occident, ils ne peuvent pas s'empêcher de l'imiter, d'adopter ses valeurs sans se l'avouer à eux-mêmes et ils sont tout aussi dévorés que nous le sommes par l'idéologie de la réussite individuelle ou collective.
Cette conception rivalitaire que notre exemple impose à la planète ne peut pas faire de nous des vainqueurs sans faire en d'autres lieux d'innombrables vaincus, d'innombrables victimes. Il ne faut donc pas s'étonner si cette idéologie produit dans le tiers-monde des réactions très différentes de celles qu'elle produit chez les vainqueurs.
Elle produit avant tout un désir brûlant de briser une fois pour toutes le ressort de la défaite personnelle et nationale, l'énorme machine concurrentielle que sont devenus les États-Unis, suivis de près par l'Occident dans son ensemble. Les hommes sont exposés à une contagion violente qui débouche souvent sur des cycles de vengeance, des violences en chaîne qui sont toutes semblables de toute évidence parce qu'elles s'imitent toutes, C'est pourquoi je dis: le vrai secret du conflit et de la violence, c'est l'imitation désirante, le désir mimétique et les rivalités féroces qu'ils engendrent. (...)
Dans le monde où nous vivons, toujours menacé par sa propre violence désormais, (...) dans un univers vraiment globalisé, le renoncement aux escalades violentes va forcément devenir (...) la condition sine qua non de la survie.


Extraits de « Violence et réciprocité », in « Celui par qui le scandale "

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9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 19:06

 

 

 

 

 

 

Yeux qui croyant inventer le jour,

avez éveillé le vent,

que puis-je pour vous ?

Je suis l'oubli.

 

XXV

 

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