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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 16:54
Dans la logique qui semble être celle de nos gouvernants depuis leur nouvelle lubie "d'identité nationale", c'est la romancière Marie Ndiaye qui se retrouve sous la mitraille d'un franc tireur, adepte du couvre feu, qui espère sans doute faire taire ceux qui sortent du rang, qui sortent de la réserve où tel les bons sauvages on pourrait admirer sans risque leur étrange étrangeté. Mais le temps n'était pas si loin où des étrangers, pourtant, criaient la France en s'abattant.
C'était la France de Guy Moquet avant que l'on vide les symboles de leur sens pour s'en servir de propagande, c'était la France d'avant...

L'édito de François Jarraud sur le café pédagogique :

Anastasie mon amie…

Dans quel pays les écrivains doivent-ils s'abstenir de tout propos ou écrit pouvant froisser l'Etat ?

La Russie ? L'Iran ? La Chine ?

Non la France.

Celle de Napoléon ? De Louis XVI ?

Non celle du député UMP Eric Raoult.

 

Dans une question au ministre de la culture il relève que Marie Ndiaye, prix Goncourt 2009, a eu des mots durs pour le gouvernement français. Elle n'aime ni Sarkozy, ni Besson, ni Hortefeux. Eric Raoult estime que " le message délivré par les lauréats (du prix Goncourt) se doit de respecter la cohésion nationale et l'image de notre pays" et qu'il existe un " devoir de réserve, dû aux lauréats du prix Goncourt (sic)… Une personnalité qui défend les couleurs littéraires de la France se doit de faire preuve d'un certain respect à l'égard de nos institutions, et de respecter le rôle et le symbole qu'elle représente. C'est pourquoi il lui paraît utile de rappeler à ces lauréats le nécessaire devoir de réserve".

 

Et on imagine Marcel Proust, André Malraux, Julien Gracq, Simone de Beauvoir, Romain Gary, Marguerite Duras venir soumettre humblement leur œuvre au député Raoult.

 

Qui a bien pu écrire "pourvu que je ne parle ni de l'autorité, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni de l'opéra, ni des autres spectacles, je puis tout imprimer librement, sous la direction, néanmoins, de deux ou trois censeurs ?"…. Ce n'était pas un prix Goncourt… Juste un écrivain français.



Les propos de la remancière aux Inrock :
c’est Marie NDiaye, qui a commis le crime de lèse-majesté en déclarant aux Inrocks le 18 août, commentant son départ pour Berlin. « Nous sommes partis juste après les élections, en grande partie à cause de Sarkozy. (…) Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité… Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux », avant de poursuivre : « Je me souviens d’une phrase de Marguerite Duras, qui est au fond un peu bête, mais que j’aime, même si je ne la reprendrais pas à mon compte. Elle avait dit  : “La droite, c’est la mort.” Pour moi, ces gens-là, ils représentent une forme de mort, d’abêtissement de la réflexion, un refus d’une différence possible. »

M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le devoir de réserve, dû aux lauréats du prix Goncourt. En effet, ce prix qui est le prix littéraire français le plus prestigieux est regardé en France, mais aussi dans le monde, par de nombreux auteurs et amateurs de la littérature française. À ce titre, le message délivré par les lauréats se doit de respecter la cohésion nationale et l'image de notre pays. Les prises de position de Marie Ndiaye, prix Goncourt 2009, qui explique dans une interview parue dans la presse, qu'elle trouve « cette France [de Sarkozy] monstrueuse », et d'ajouter « Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux », sont inacceptables. Ces propos d'une rare violence, sont peu respectueux voire insultants, à l'égard de ministres de la République et plus encore du chef de l'État. Il lui semble que le droit d'expression ne peut pas devenir un droit à l'insulte ou au règlement de comptes personnel. Une personnalité qui défend les couleurs littéraires de la France se doit de faire preuve d'un certain respect à l'égard de nos institutions, et de respecter le rôle et le symbole qu'elle représente. C'est pourquoi il lui paraît utile de rappeler à ces lauréats le nécessaire devoir de réserve, qui va dans le sens d'une plus grande exemplarité et responsabilité. Il lui demande donc de lui indiquer sa position sur ce dossier, et ce qu'il compte entreprendre en la matière.

Marie Ndiaye, qui avait pourtant largement tempéré ses propos parus dans les inrock lors d'une interview sur Europe 1, a logiquement demandé au ministre de la culture de répondre
en lui rappelant qu'il s'était engagé lors de l'affaire Polanski
à soutenir les artistes.

link

L'affiche rouge chanté par Léo Ferré





dans un registre différent, François Cluzet pioche dans le même marécage nauséabond
de l'identité nationale en évoquant Salah Hamouri :

« Ce qui est intéressant dans le cadre de l'identité nationale
dont on parle en ce moment, c'est le cas d'un type qui
s'appelle Salah Hamouri. Un Français qui est en prison
en Israël pour délit d'opinion. Nicolas Sarkozy a dit :
"J'irai chercher n'importe quel Français quoi qu'il ait
fait, où qu'il soit." Or Salah Hamouri est depuis quatre
ans en prison en Israël ! C'est un Franco-Palestinien. Il
est français de mère, palestinien de père. Et il est en
prison simplement parce qu'il a dit qu'il était contre la
colonisation. Personne n'en parle ! C'est un Français ;
on parle d'identité nationale ; ça fait quatre ans qu'il
est en taule et personne n'en parle ! Vous ne savez
même pas qui c'est (il s'adresse au journaliste Laurent
Delahousse, NDLR), monsieur Copé non plus ! II y a
un comité de soutien pour ce Salah Hamouri, qui va de
l'UMP au NPA. Donc ce n'est pas une histoire
politique. C'est l'histoire d'un de nos concitoyens qui
est en taule depuis quatre ans dans un pays où
apparemment on dit aux Français : c'est notre affaire !
(...) II est en prison, il faut le faire sortir. »

François Cluzet, 8 novembre 2009, sur France 2.




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