On passe un bon moment ici, mais n'oubliez pas: les
carnavals ne coûtent pas bien cher. Ce qui compte, c'est le
jour d'après, lorsque nous devrons revenir à la vie normale.
Est-ce que quelque chose aura changé ? Je ne veux pas que
vous vous souveniez de ces jours passés ici en vous disant:
«Oh, on était jeunes, c'était merveilleux. » Souvenez-vous
que notre message fondamental est: «Nous avons le droit
de réfléchir à des alternatives.» Si cette règle est bafouée,
c'est que nous ne vivons pas dans le meilleur des mondes.
Le chemin est encore long. Nous devons faire face à des problèmes
très délicats. Nous savons ce que nous ne voulons
pas. Mais que voulons-nous ? Quelle organisation sociale
peut remplacer le capitalisme? Quel genre de nouveaux
dirigeants voulons-nous ?
La seule chose qui m'effraie, c'est qu'un jour nous rentrions
tous chez nous, et que nous ne nous retrouvions plus
qu'une fois par an pour boire une bière et nous rappeler
avec nostalgie du « bon temps que nous avons passé ici ».
Promettez-vous que cela n'arrivera pas. Nous savons bien
que souvent, les gens désirent une chose sans vraiment
la vouloir.
N'ayez pas peur de vraiment vouloir ce que
vous désirez.
