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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 15:52

 

 

 

MYTHOLOGIE

 

Tu nages bleu dans cette nuit
Fantôme ébloui de lenteur
Ange profond voleur d'abîme
J'ai cru te prendre sur le fait
Mais je ne t'aurai pas vivant
Je m'userai contre un mirage

Un feu sans flamme pourtant vrai

 

 

 

  Un barbare en Asie - Henri Michaux

.

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 19:27

 

Un petit goût de suranné, de démodé,

pas tout à fait vintage mais pas loin non plus

De la poésie d'avant

comme on n'en fait plus

mais d'la poésie quand même.


 

Emile Henriot

 

Hoc est vivere bis

 

Heureux qui sait vieillir selon ses destinées

et ne redoutent pas le soir qui va venir,

présent à tous ses jours dans les pages tournées

peut s'embaumer encor de ses roses fanées

et garde un coeur fidèle à ce qu'il vit mourir !

le sage étend pour lui le nombre des années

car c'est vivre deux fois qu'aimer se souvenir !

 

 

O mémoire

 

O mémoire ! o bienfait d'un coeur qui se souvient !

tout est là, le secret, le rire, le chagrin,le jour et la saison, l'espoir, les choses tues,

et l'absente un doigt sur la bouche, non perdue,

les rêves faits, les voeux comblés, tout l'autrefois

plus réel qu'il ne fut peut être, tant de voix

de morts aimés, toujours présents, toujours fidèles,

bruissement sacré comme un bois peuplé d'ailes,

la douleur devenue un baume avec le temps,

et moi même pareil à moi même constant

sans cesse ravivant d'une âme inassouvie

ces images, débris et témoins de ma vie

et dont mon coeur fervent à les bien retenir

parmi ses renouveaux garde le souvenir

comme la coupe où sèche, odorante et fanée,

ce qui reste de toi, rose de l'autre année.



 

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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 19:32

 


je dénoncerai de ce que tu nommes des valeurs
le visage réel de l'égoïsme
le visage réel de la force brutale
le visage réel de la propriété la plus privée
le visage réel d'un monde
salement surpeuplé
veulement sous-développé
sadiquement chaotique
et paniquement paniqué
et dont l'agonie est longue gigantesque
inquiétante
mais certaine


Daniel Biga -Kilroy was here

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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 19:41


...  dans ce monde, mol je suis et serai toujours du côté des pauvres.
Je serai toujours du côté de ceux qui n'ont rien et à qui on refuse même
la tranquillité du néant. Nous — je me réfère aux intellectuels qui avons
été éduqués dans ce milieu intermédiaire des classes que l'on peut qualifier d'aisées
 — nous sommes appelés au sacrifice. Acceptons-le. Dans le monde,
ce ne sont plus des forces humaines mais telluriques qui s'opposent.
Si l'on me met dans une balance le résultat de cette lutte : d'un côté,
ta douleur et ton sacrifice et, de l'autre, la justice pour tous, même
avec l'angoisse du passage vers un futur que l'on pressent mais
que l'on ne connaît pas encore, de toutes mes forces j'abats mon poing
sur le second plateau.


Federico Garcia Lorca
- interview dans El Sol 15 décembre 1934


Federico Garcia Lorca


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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 19:55


"Entre le sommeil et le songe" 1930 - 1935

Je suis un évadé.
Dès que je suis né,
En moi l'on m'a enfermé ;
Oui, mais je me suis enfui.

Si l'on se lasse
Du même endroit,
Du même être pourquoi
Ne pas se lasser ?

Mon âme est à ma recherche
Mais je suis en cavale,
Puisse-t-elle ne jamais
Me rencontrer !

Être un, c'est une prison.
Être moi, c'est ne pas être.

Je vivrai dans la fuite
Mais vivant pour de bon.



Je n'ai rien fait, je le sais bien,
Et ferai rien, mais à ne rien faire
J'ai appris ceci : faire tout ou rien,
C'est du pareil au même, qui je suis
Est le spectre de ce que je ne serai pas.

Nous vivons sous les coups de l'abandon
Sans vérité, ni doute, ni maître.

Bonne est la vie, meilleur est le vin.
L'amour est bon, le sommeil est meilleurs.



Il pleut. Qu'ai-je fait de ma vie ?
J'en ai fait ce qu'elle a fait de moi...
De lavoir pensée, mal vécue...
Tristesse d'un tel homme !

Dans une angoisse sans remède
J'ai de la fièvre à l'âme, et, quand je suis,
Je ne ressens que le manque, à même l'ennui,
De tout ce dont je n'ai jamais eu le désir.

Ce moi qu'autrefois j'aurais pu être,
Qu'est-il devenu ?
Plein de haines mesquines
Envers moi, me voici séparé
De moi. Si au moins il pleuvait moins !



link
Une page sur Pessoa : Pessoa Fernando et tant d'autres


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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 14:03


Etre Fernando Pessoa c'est être tout, à soi tout seul
Et quelque chose qui a un rapport avec le sommeil.
  
La dévorante banalité des choses quotidiennes.

       Emmanuel Hocquard - Action poétique n° 104

Un homme essaie de ne plus se penser homme,
mais de se sentir être.

       Pierre Hourcade - Action poétique n° 104



La parole des pinèdes, obscur vacarme
est l'écho présent de cette mer future
elle est la voix d'une terre qui aspire à la mer.

      Fernando Pessoa - Don Dinis

17-9-35
Le voile des larmes ne m'aveugle pas.
Je vois, à en pleurer,
Ce que cette musique m'apporte :
La mère que j'ai eue, l'ancien foyer,
L'enfant que je fus,
L'horreur du temps qui passe,
L'horreur de la vie qui tue, c'est tout !
Je vois et je m'endors,
Dans cette torpeur où je m'oublie,
J'existe encore dans ce monde qui a...
Je vois ma mère en train de jouer.
Et ses petites mains blanches,
Qui ne me caressent plus jamais,
Prudentes et sereines, jouent du piano

(Mon Dieu !)
     Fernando Pessoa - Un soir à Lima


Je suis souvent différent de ce moi
dont je ne sais s'il existe.

      Fernando Pessoa



Tous les jours sont à moi
 
Pour moi, dont la chance est de n'avoir des yeux que pour voir
je vois l'absence de signification dans toutes les choses ;
c'est ce que je vois et je m'aime, parce que être une chose
c'est ne rien signifier du tout.
etre une chose, c'est ne pas pouvoir être interprété.
 
Le mot explication n'a aucun sens.
  
Ressentir c'est être distrait.
  
C'est peut-être le dernier jour de ma vie.
J'ai salué le soleil, en levant la main droite,
Mais je ne l'ai pas salué pour lui dire adieu,
Je lui ai fait signe que j'étais heureux de le voir :
rien d'autre.
      Alberto Caeiro



Je laisse la vie passer en moi.
  
Tout est si peu !
Rien ne se sait, tout s'imagine.

        Ricardo Reis


Toujours cette inquiétude sans cause, sans origine,
sans suite,
toujours, toujours, toujours,
  
Je me perds sur la route qu'il me reste à faire,
je me dissous dans la distance que j'atteins,

      Alvaro de Campos



En littérature un hétéronyme est un pseudonyme
utilisé par un écrivain pour incarner un auteur fictif,
possédant une vie propre imaginaire
et un style littéraire particulier.



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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 19:49
Entretien avec AMA - Action poétique n°74 - 1978

"Je crois que le côté physique de mes textes est extrêmement important. En fait, je vis le texte comme un corps, comme la projection d'un corps, mais d'un corps et de son image...

La page joue un rôle concret

Le blanc, je le calcule d'après la puissance du texte mais aussi celle du souffle que j'ai dans mon corps pour prononcer tel ou tel mot.

Le corps est pour moi un terme d'écriture.

Je suis aussi poursuivie par une obsession : celle du corps qui tombe ... Etat est le livre d'une chutte.

Le poème serait lui-même sa propre fiction. Ce qu'il raconte c'est un discours du Désir.

On écrit d'après des lectures et aussi des pulsions.

Je ne crois pas qu'il y ait une spécificité de l'écriture par rapport au sexe."



Etat 1971
Mezza Voce 1984
Figuration de l'image 2004


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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 17:06


RENCONTRE

Le temps se flèche de lui-même
d'infranchissables distances
et de hauts silences
tendres et bleus
et simples comme le centre du sommeil.
Ainsi nous allons.
Ainsi nous roulons nos pas
au seuil d'un pays de fougères et de brumes
où il faut savoir crier les mots
seulement avec les yeux,
pour d'incommunicables vertiges
promontoires convulsifs d'un éclat de beauté.
Ainsi nous allons,
et nous ne sommes que des rencontres.


Joëlle Brière : Embruns, Traces.

Un lien sur Joëlle Brière : link
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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 13:33
"Seuls nous séduisent les esprits qui se sont détruits pour avoir voulu donner un sens à leur vie."
Cioran - La tentation d'exister p 24


Danielle Collobert est née en Bretagne le 23 juillet 1940 et s'est suicidée à Paris en 1978
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La littérature comme combat - comme combat dévastant la personne même de celui qui écrit
Nathalie Quintane - Action Poétique n° 177

Une tentative d'épure du langage, doublée du désir incessant de trouver une autre langue sous la langue commune.
L'écriture ici n'est pas un style ni un genre, mais un mode d'existence.
Collobert c'est l'anti-roman et l'antibiographie. Rarement auteur s'est à ce point caché dans son oeuvre.
Véronique Pittolo - Action Poétique n° 177

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10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 17:29



Jamais je n'ai écris une histoire dont je connaissais le déroulement.
p10

C'est que je n'écris jamais que pour me contredire, au moins dans ce que je viens immédiatement d'écrire.
p 36

Je n'ai jamais écris mes romans, je les ai lus.
p 43

C'est moi qui ai été choisi par mes livres.
p 89

Cependant je suis obligé de parler. Jene me tairai jamais. Jamais.
p 144
 
Je n'ai jamais appris à écrire
ou les incipit


















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