"Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort."
Nietzsche
On le savait depuis le premier opus, mais dans ce dernier volet
c'est encore plus vrai.
On retrouve donc un Batman reclu dans son manoir,
presque déjà brisé, sorte de Howard Hughes crépusculaire.
Tout va pour le mieux à Gotham,
mais on le sait aussi, le mal n'est jamais
aussi puissant que lorsque l'on croit
à sa destruction.
Heureusement James Gordon (Gary Oldman, oui l'inénarable
Jean-Baptiste Emanuel Zorg du "cinquième élément", ou alors
Sirius Black de la saga Harry Potter) veille,
d'autant qu'il sait, lui, que l'anéantissement du mal
repose sur un mensonge.
Le mal c'est lui.
Mais Tom Hardy dans le personnage de Bane reste très très loin
de la performance de Heath Ledger avec le Joker, il manque cruellement
de prestance et de charisme.
Heureusement - encore - certains méchants ne sont pas
aussi méchants qu'ils le pensent et si Catwoman n'est pas une bad girl
ni une batgirl ( Alicia Siverstone ou Yvonne Craig) Anne Hataway
qui possède parfois des airs d'Audrey Hepburn, redonne un peu de vie
à un Batman qui sombre inexorablement dans la déchéance
à laquelle des souvenirs devenus mortifères le conduisent.
Toutes les scènes entre le Batman et la Catwoman sont bien menées
flottant entre attirance et rejet et la meilleure d'entre elles reste sans doute celle du bal
avec la musique de Ravel. Et puis il y a un petit côté subversif dans le discours
de la belle Selina Kyle, petit mais qui a le mérite d'exister,
Nolan brassant beaucoup de thématiques,
trop peut-être.
Anne Hataway s'en tire assez bien et soutient la comparaison avec les autres Catwoman :
Michel Pfeiffer dans "Batman le défi" de Tim Burton
Julie Newmar qui incarna une Catwoman pour la télé dans les années soixantes.
et surtout Halle Berry (qui a reçu un Razzie Award pour ce rôle) dans le film de Pitoff.
On oubliera Marion Cotillard dans le rôle de Miranda Tate absolument transparente
mais pas : Christian Bale Bruce Wayne, Michael Caine Alfred Pennyworth
Morgan Freeman Lucius Fox et Joseph Gordon-Levitt John Blake qui nous réserve
une petite surprise à la fin.
Une critique acerbe mais juste de l'idéologie du film :link