Christian Boltanski est un plasticien français né en 1944
Un dossier sur le site du Centre Pompidou : link
Extraits de l'entretien :
" On ne peut parler que sur ce que l'autre sait
sur cette chose qui est entre nous"
"L'artiste n'est plus que le désir des autres
c'est celui qui regarde l'oeuvre, qui fait l'oeuvre
qui fabrique l'oeuvre."
"Dans mon oeuvre, il y a beaucoup de monde... beaucoup de noms"
"Le grand crime des nazis, ce n'est pas seulement d'avoir tué, c'est d'avoir retiré le nom."
"La seule chose à laquelle je crois, c'est que nous sommes constitués d'un puzzle de morts. Des milliers de petits morceaux composent notre visage, et aussi notre âme. Ces milliers de choses rendent chaque être humain unique."
Dans l'Huma du 14 janvier 2010
Christian Boltanski. Mes temps de création ont toujours été liés à des moments physiques. Quand je suis passé à l’âge adulte, j’ai constaté qu’un monde était terminé, que je portais en moi un enfant mort, j’ai tenté de reconstituer ce temps perdu. Au décès de mes parents, mon œuvre est devenue plus visuelle, plus monumentale, la Shoah est apparue. Aujourd’hui, c’est ma propre mort qui m’interroge, mon travail est plus impalpable et je ne fabrique plus d’objets pour les collectionneurs.
Le fait d’être le fils d’un juif survivant joue-t-il un rôle important dans votre œuvre ?
Christian Boltanski. Oui ! Mon œuvre traite du hasard. Ceux qui ont survécu se sont demandé toute leur vie : pourquoi suis-je en vie, et pas eux ? Mon père m’a sans doute transmis cette culpabilité.
Vous avez passé votre vie à créer l’illusion que vous pouviez stopper la mort. Ce n’est pas épuisant de mener un combat perdu d’avance ?
Christian Boltanski. L’art n’est que ratage. Je pense toujours à Giacometti qui, chaque jour, recommençait les portraits de sa femme, de son frère. On ne peut rien garder. Être humain, c’est s’agiter, créer, lutter contre le destin. Et à la fin, le destin gagne.
Christian Boltanski. Oui, je tente de redonner à chacun sa part d’humanité. La grande question, c’est l’unicité, la disparition et l’oubli de chacun au bout de trois générations. Parfois même bien avant.
Le site de la monumenta : link
Le Grand Palais
Le « Grand Palais des Beaux-Arts » est édifié à Paris à partir de 1897,
pour l'Exposition universelle de 1900.