Pour financer les retraites on pourrait augmenter le taux des cotisations.
Sarkozy, le 25 janvier affirmait qu’il fallait « tout mettre sur la table ». Il promettait d’examiner toutes les
pistes. Curieusement, toutefois, il n’a évoqué que « la perspective d’un allongement de la durée de cotisation » et jamais d’une hausse des cotisations retraites. Pourtant, dans son
dernier rapport, le COR constate que « l’effet positif d’une hausse du taux de cotisation sur le solde du régime est immédiat et durable ». Dans son rapport de 2001, le COR estimait
que, même avec un taux de chômage ramené à 4,5 % de la population active, il faudrait encore augmenter de 15 points le taux de cotisation retraite pour équilibrer nos régimes de retraites
en 2040 et revenir à un taux de remplacement de l’ordre de 75 % du salaire (comme avant 1993).
15 point d’augmentation en 40 ans (de 2000 à 2040 ou de 2010 à 2050), cela représente une augmentation d’environ 0,37 point
par an. A raison de 0,25 point pour les cotisations patronales et de 0,12 points pour les cotisations salariales, cette augmentation est, bien évidemment, préférable à la généralisation de la
pauvreté chez les retraités que nous promet l’allongement continuel de la durée de cotisation. Cette option a, pourtant, d’emblée été exclue du débat public.
Pour les salariés, l’augmentation de leurs cotisations serait compensée en partie par les sommes qui n’iraient plus financer
l’épargne retraite et le retour à un taux de remplacement de 75 % du salaire net permettrait de réduire le recours à la solidarité familiale au profit des personnes
âgées.
Quant au patronat, s’il trouvait trop élevé l’augmentation de ses cotisations retraites, il pourrait toujours commencer par
renoncer à financer les « retraites chapeaux » de ses dirigeants et alléger d’autant les sommes qu’il consacre au financement des retraites. Veolia Environnement aurait pu, ainsi,
économiser les 30,2 milliards d’euros provisionné (et il s’agit des provisions d’une seule année) pour financer les « retraites chapeaux » de son Comité exécutif, dont 13,1 millions
d’euros pour la seule « retraite chapeau » de son PDG, Henri Proglio. « Retraite chapeau » qui devait permettre à ce Monsieur, pourtant assez loin de la misère, de
bénéficier d’une retraite supplémentaire de 700 millions d’euros par an.
La compétitivité des entreprises de notre pays serait-elle remise en cause par cette augmentation progressive du taux des
cotisations retraites ? Non si l’on remplaçait la « modération salariale » par la « modération financière » et si le montant des dividendes versés aux actionnaires
diminuaient de façon à compenser l’augmentation des cotisations sociales. C’est tout à fait réalisable. Le montant des dividendes versés aux actionnaires a augmenté de 5,2 point de PIB depuis
1982, au détriment des salaires. Ces dividendes sont improductifs et ne servent qu’à alimenter la spéculation financière dont on a pu constater les redoutables effets. Une baisse des dividendes
versés aux actionnaires n’affecterait pas l’investissement productif et permettrait de ne pas augmenter le prix des produits ou des services facturés par l’entreprise, malgré l’augmentation du
taux des cotisations retraites. La compétitivité des entreprises ne serait donc pas affectée.
Tiré de la Fondation Copernic