"Je pense que le monde d'images qui nous entoure est, en quelque sorte, l'expression du
monde des représentations, une expression des désirs. L'environnement ne se représente pas tel qu'il est, mais comme nous aimerions qu'il soit. En collectionnant ces images, je cherche à classer
ces rêves en catégories, au moins à dégager des lignes, des courants principaux, si vous préférez."
N. O. - Il y a en tout cas un nu pour lequel vous n'avez jamais eu de soucis, puisqu'il est déjà mondialement connu. C'est le fameux «nu provençal» qui est reproduit ici.
Est-ce que vous pourriez nous raconter comment est née cette icône moderne?
W. Ronis. - C'était au cours de l'été 1948. Avec ma femme, nous avions acheté une ruine à Gordes et nous avions décidé d'y passer nos vacances. Le confort était rustique, il n'y
avait pas d'électricité et nous devions aller chercher l'eau à une fontaine.
Un matin, alors que j'allais prendre mon petit déjeuner, j'ai vu ma femme en train de faire sa toilette. Je lui ai dit: «Ne bouge pas», et je suis allé chercher en vitesse mon Rolleiflex
qui était sur le buffet. J'ai gravi deux marches de l'escalier qui montait au grenier. J'ai pris quatre photos. Pas une de plus. Cela m'a pris à peine une minute. L'agence Rapho Fa diffusée et
elle est aussitôt devenue célèbre.
Née en 1972, Alkmaar
Vit et travaille à Alkmaar
Les modèles d’Hellen van Meene sont presque toujours des adolescentes chez lesquelles prédomine une certaine ingénuité. Leur féminité sensuelle transparaît parfois à travers leur pose ou leur
regard. Les photos révèlent surtout l’incertitude identitaire des jeunes filles.
Ce ne sont pas des corps dans un espace mais des lignes sur un plan,
une composition en noir et blanc dominée par la géométrie Ce n'est plus de la photo mais du graphisme,
un réseau de lignes à la Mondrian,
un idéogramme.