Après moi le sommeil (Hommage à Paul Eluard),
1958, Huile sur toile, 130 x 89 cm, Musée national d'art moderne,
Centre Georges Pompidou, Paris
Après moi, le sommeil, s’étend
Lorsqu’un oiseau étend ses ailes,
Je touche le bord de l’étang
Comme si déjà atteint, … il gèle
Souffrir d’arrachement
A partager les rêves
Ni pourquoi, ni comment
Et en phrases brèves
Tu es dans un entre-deux,
Ne plus aimer qu’en rêve,
Ce qui est assez peu,
Pendant que les pierres se soulèvent.
Il n’y a plus d’écho, plus de froid,
Juste un pont suspendu
Entre toi et moi,
La journée s’est perdue.
La chevelure d’un jour automnal,
Emprunte ses couleurs à ma palette,
Ne connaît plus la durée, et s’étale
Comme les restes d’un été en fête.
Après moi l’étendue cassée, de la ligne droite
Par dessus, la ligne de ton épaule,
Après toi le déluge, et ses mains moites
Sous son poids, les branches courbées des saules.
De ton souffle, ll n’y a plus d’horizon,
C’est d’une nuit avant le réveil,
La confusion des saisons,
Pendant notre long sommeil
Où nous voyageons, sans savoir,
L’enchantement d’heures hivernales,
Quelque temps à l’abri des mémoires
Au fond de la nuit, son cristal
Cours naturel est un recueil de poésie de Paul Éluard paru en 1938.
Dédié à sa femme Nusch, il comprend 35 poèmes en trois parties.
La première partie comprend 14 poèmes (Sans âge, Novembre 1936, Cœur à pic, Passionnément, Toute la vie, Réel,
Une pour toutes, Toutes pour une, La Cueilleuse de jasmins, Le Texte interdit,
L'Exactitude du cœur humain, Le Tableau noir, Où en étais-je ?, La Victoire de Guernica).
La deuxième partie, appelée Paroles peintes, comprend 7 poèmes
(Après moi le sommeil, Jardin perdu, L'Étoile double, Portrait, Panorama, Identités, Paroles peintes).
La troisième partie, appelée Droits et devoirs du pauvre, comprend 14 poèmes
(Ici à un coupable, Le croyez-moi je suis la loi, Les Suites d'un crime, Ténèbres de janvier,
La Somme, La Mauvaise Parole, Entre autres ombres, L’Heure exacte,
La Dernière Lettre, Plus loin, Pour un orgueil meilleur, J'ai dit l'asile, Le Soir et la fatigue,
Les Veillées perpétuelles).